- sycophante
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• XVe; lat. sycophanta, gr. sukophantês, proprt « dénonciateur des voleurs de figues (sukon) »♦ Littér. et vx Délateur, mouchard, et par ext. Espion, fourbe. « Guillot le sycophante approche doucement » (La Fontaine).⇒SYCOPHANTE, subst. masc.A. — HIST. [Dans la Grèce antique, à Athènes] Dénonciateur professionnel qui assignait en justice des citoyens riches afin d'obtenir une part de leurs biens s'ils étaient condamnés. (Dict. XIXe et XXe s.).B. — Littér. Calomniateur, délateur; p. ext., personnage hypocrite, fourbe. C'était une page d'un livre que je lisais, quand toutefois il m'arrivait d'en prendre d'autres que ceux de ces sycophantes modernes qu'on appelle des pamphlétaires, et à qui on devrait défendre, par simple mesure de salubrité publique, de dépecer et de philosophailler (MUSSET, Confess. enf. s., 1836, p. 326). S'il n'y avait plus d'imbéciles à jouer, le métier des sycophantes et des flatteurs du peuple tomberait bien vite (RENAN, Avenir sc., 1890, p. 341).REM. Sycophanterie, subst. fém., hapax. Synon. de hypocrisie. Que vous êtes loin, ô bonheur, de la sycophanterie et de l'astucieuse habileté de Barrès! (VALÉRY, Corresp. [avec Gide], 1891, p. 68).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac.dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. Ca 1500 nom donné à Athènes à ceux qui dénonçaient les voleurs ou exportateurs de figues, puis plus gén. aux délateurs sichophant (Therence en franç., f° 73b ds GDF. Compl.); 1559 sycophante (AMYOT, Solon, 48 ds LITTRÉ); 2. 1528 « calomniateur, fourbe, hypocrite » ces cycophantes et gens sans honneur (25 mars, Pap. de Granv., I, 457 ds GDF. Compl.); 3. 1836 entomol. (RAYMOND); cf. 1863 le « calosome sycophante » (REIDER, Mlle Vallantin, p. 164). Empr. au lat. d'époque impériale sycophanta, du gr.
« dénonciateur de ceux qui exportent des figues par contrebande ou de ceux qui volent les figues des figuiers consacrés » (
« la figue »), d'où « délateur, calomniateur ». Fréq. abs. littér.:16.
sycophante [sikɔfɑ̃t] n. m.ÉTYM. 1559, sicophant; lat. sycophanta, grec sukophantês « dénonciateur des voleurs ou des exportateurs de figues », d'où « délateur », de sukon « figue », et phainein « faire connaître ».❖♦ Littér. Délateur, et, par ext., espion, fourbe. || « Guillot le sycophante approche (cit. 30) doucement » (La Fontaine, qui traduit le mot en note par « trompeur »). || « Tel je vécus, râpé (Râper, cit. 2), sycophante, envieux ».1 M. de Talleyrand soignait quelques habitudes et quelques maximes à l'usage des sycophantes et des mauvais sujets de son intimité.Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. VI, p. 302.2 (…) c'était une page d'un livre que je lisais, quand toutefois il m'arrivait d'en prendre d'autres que ceux de ces sycophantes modernes qu'on appelle des pamphlétaires (…)A. de Musset, la Confession d'un enfant du siècle, V, V.
Encyclopédie Universelle. 2012.